Vouloir travailler aux Etats-Unis n’est pas une mince affaire ! Comme vous le savez déjà, il faut trouver un sponsor pour obtenir un visa. Passons donc maintenant au recrutement !
Après avoir passé nos soirées à postuler, nous avons finalement décroché plusieurs entretiens aux USA. C’était une première étape de satisfaction, mais la partie était encore loin d’être gagnée…
Nos premiers entretiens n’ont pas été d’un vif succès. Les raisons : un niveau d’anglais trop faible, une présentation pas assez claire, un manque de motivation pour le poste…
J’ai donc pensé à partager avec vous, nos conseils sur la partie « internationale » de l’entretien. Mais il est bien, pour une bonne préparation, de s’inspirer aussi d’autres articles expliquant les attitudes à prendre.
Ci-dessous, voici notre exemple : déroulement, estimation, préparation et types de questions posées lors de l’entretien. Attention : cet article concerne l’entretien d’embauche avec une société française. Vous vous imaginez bien que les entretiens purement américains se passent différemment (barrière culturelle).
Déroulement des entretiens
Nous n’avons pas eu les mêmes genres d’entretiens, Maxime et moi, du fait que nous n’exerçons pas les mêmes métiers. Nous avons eu, en tout, 6 entretiens avec des personnes différentes, plus un test technique pour Maxime.
30 janvier : premier contact avec la personne des Ressources Humaines par téléphone. Elle m’avait posé quelques questions sur mon expérience et sur ce que je recherchais précisément.
17 février : déplacement à Paris pour une journée d’entretiens physiques en anglais et en français dans leurs locaux à Paris. Un avec la RH, un avec le responsable des activités internationales et un avec le manager logistique. Ils ont vérifié mes motivations pour partir outre-Atlantique, mon niveau d’anglais et mes connaissances sur le métier de la logistique.
25 février : après une réponse positive, entretien en anglais et en français par Skype avec le CEO (Chief Executive Officer – Directeur général) et le VP operations (Vice-Président des opérations) basés aux USA. Ils se sont assurés de mes motivations, de mon expérience et de mes compétences pour le métier de consultant.
28 février : entretien en anglais par téléphone avec un consultant basé dans le New Jersey. Il m’a testé sur mes compétences techniques en système d’information, appliquées à la logistique.
07 mars : première proposition pour le poste, plus d’informations dans l’article Comment négocier son salaire américain.
Maxime a été en contact avant moi avec sa société, a passé ses entretiens en parallèle des miens, et a eu une réponse 15 jours après la mienne.
Estimation du salaire américain
Il est important d’avoir en tête une estimation du salaire américain avant de passer les entretiens.
Dès les premiers contacts avec l’employeur, la question « quel salaire espérez-vous » arrive très rapidement !
Le salaire que vous pouvez demander dépend de certains acteurs : du secteur d’activité, du visa, de la position, du nombre d’années d’expérience, de la ville…
Aidez-vous de l’outil en ligne Payscale pour estimer une tranche. J’ai trouvé que ça marchait plutôt bien. Nous avons aussi retrouvé des offres correspondant à nos profils sur les sites de recherche d’emploi aux USA comme Indeed, Careerbuilder ou bien encore Monster, dans le but de connaitre le salaire proposé.
Comme en France, la discussion se fait sur le salaire brut. À celui-ci seront déduits les impôts. Je publierai prochainement un article sur comment estimer son pouvoir d’achat. N’oubliez pas de prendre en compte les frais de mutuelle et les jours de vacances… Tout ceci se négocie !
Préparation de l’entretien
Nous sommes allées à nos entretiens physiques respectifs avec 2 CV sous la main ; un à remettre à la personne, et un pour nous.
Nous avions, chacun de notre côté, en amont, estimé le salaire américain que nous pouvions demander, et préparé la présentation en anglais et en français pour qu’elle soit la plus claire possible, ainsi que les réponses aux questions possibles, des exemples ci-dessous.
Motivations pour partir outre-Atlantique
Préparez vos arguments. Si vous avez un moment d’hésitation, la personne en face de vous risque de le détecter. Le visa coûte cher à la société, ils ne veulent donc pas envoyer des personnes qui risquent de changer d’avis quelques semaines après.
Alors soyez sûr de vous et tout se passera bien. Voici les questions que j’ai eues, ainsi que mes réponses :
Pourquoi les Etats-Unis ?
Évitez de répondre ‘l’Amérique, c’est un rêve pour moi…’ Je l’ai plutôt tourné comme un argumentaire.
Premièrement, parce que c’est un pays hors Europe. J’ai vécu dans plusieurs pays sur le continent européen, et maintenant, j’ai besoin de m’ouvrir un peu plus sur d’autres continents pour étendre ma curiosité.
Deuxièmement, parce que c’est un pays où l’anglais y est pratiqué. Actuellement, je suis plus à l’aise avec l’allemand, donc j’ai besoin de l’utiliser couramment. L’anglais est une langue inévitable pour pouvoir évoluer correctement dans mon métier.
Troisièmement, j’ai déjà voyagé au Canada, en Ontario, et j’ai beaucoup apprécié ce continent, de par sa population que par sa richesse culturelle.
Ou bien :
Parce-que mon/ma conjoint(e) a déjà une offre pour travailler là-bas, nous avons ce projet en commun.
Pourquoi cette envie, que recherchez-vous ?
Se confronter à la barrière de la langue et aux différences culturelles ! C’est ce que j’ai découvert suite à mes différentes expériences à l’étranger, et c’est ce qui me manque actuellement en France.
Je recherche à retrouver ce challenge de la vie au quotidien, échanger, partager, découvrir et apprendre des différences de chacun.
Et puis, je ressens le besoin de prendre du recul sur le climat actuel de la France. J’ai envie d’évoluer dans un environnement dynamique et aller de l’avant. Vivre et travailler aux Etats-Unis va me permettre de m’imprégner d’une nouvelle atmosphère, intégrer de nouvelles habitudes, développer une nouvelle façon de penser, construire une nouvelle vision de ce qui nous entoure.
Partez-vous seule ou accompagnée et si oui, a-t-il des pistes et où exactement ?
Mon conjoint est aussi en recherche active. Il a plusieurs pistes à San Francisco, à Denver et à New York. Ils passent actuellement les entretiens.
Êtes-vous consciente que vous risquez d’avoir une situation difficile ? Est-ce que vous êtes prête pour ce genre de concession ?
Nous avons déjà évoqué ce sujet ensemble, et nous sommes tout à fait conscients des risques. Mais si nous ne nous jetons pas à l’eau maintenant, ce ne sera alors jamais ?
Nous sommes d’accord tous les 2 et déterminés dans notre choix et notre projet pour les Etats-Unis. Les concessions font partie du jeu.
Comment allez-vous gérer le fait d’être seule dans un lieu inconnu, loin de votre famille et vos amis ?
Je n’ai pas réellement d’attache à un endroit particulier. J’ai des amis partout dans le monde et je peux aussi m’en refaire. Ma force est bien de pouvoir m’adapter facilement à un nouvel environnement, grâce à mes expériences passées qui m’ont apportées une certaine ouverture d’esprit.
Pour ma famille, c’est peut-être le plus délicat. Mais je vis déjà loin d’eux en étant en France. De plus, durant toutes les fois où j’ai étudié à l’étranger comme en Allemagne, en Slovénie et en Suisse, je suis très peu rentrée en France. Et je vous avoue qu’ils vont être bien contents de venir me voir aussi !
Niveau d’anglais
Si vous avez un niveau moyen en anglais, pas de panique, mais ça se prépare en amont.
Je vous conseille de profiter de votre DIF si vous en avez un pour prendre des cours d’anglais. En plus de ça, regardez des films en anglais sous-titrés en anglais le plus possible. Cela vous aidera à faire votre oreille pour la préparation des entretiens.
Préparez votre présentation en anglais, ça doit être ultra fluide ! Et préparez aussi toutes les réponses en anglais que le recruteur pourrait vous poser.
Certaines personnes vont dérouler tout l’entretien en anglais, certaines vont le faire en français, et tester l’anglais avec des questions bateaux, du genre :
What do you do after work? When you arrive in the United States, what will you do? How do you imagine your life in the USA? Please tell me the story of the last movie you have seen?
Valeurs et expériences pour le poste
– Réfléchissez à vos qualités, et de la valeur ajoutée que vous pouvez apporter à l’entreprise.
– Rappelez-vous de ce que vous avez fait exactement durant vos précédents postes, pour une bonne maîtrise de votre CV.
J’ai eu plusieurs questions concernant mes expériences passées, comme :
Comment avez-vous procédé pour réaliser ce projet et par quel moyen ? Quelles ont été les difficultés rencontrées pour implémenter cette solution ?
Dans les réponses, j’ai essayé en plus, de montrer mes forces, mon savoir-faire et mon savoir-être.
Les entretiens de Maxime ont plutôt été orientés techniques ! Il a eu 2 tests assez hard core (poussés) : un test en entretien pour démontrer ses capacités de résolution de problèmes techniques. Et un test en ligne coding game (plateforme pour développeurs) pour certifier sa logique algorithmique.
Bien sûr, n’oubliez pas de préparer les réponses aux questions de déstabilisation comme vos qualités et défauts, et des mises en situation diverses…
Nous n’avons pas eu ce genre de questions. Par contre, nous avons eu les incontournables :
Comment voulez-vous évoluer ? Quelle tranche de salaire souhaitez-vous ?
La proposition
Vous avez une proposition ? J’ai envie de dire, c’est carrément bien ! Félicitations !
Mais attention au salaire, n’hésitez pas à revoir si la proposition colle bien à votre estimation. Ce n’est pas parce qu’on vous propose plus que ce que vous gagnez en France que vous êtes gagnant ! Regardez aussi le coût de la vie sur place.
Avez-vous déjà passé des entretiens d’embauche pour un recrutement aux Etats-Unis ? Quelles sont vos impressions ?
À vos notes, prêts, partez !
4 réponses sur « Réussir son entretien d’embauche pour une opportunité aux USA »
oui exactement
Mon cas est particulier. Alors l’anglais est exigé. Je ne le parle pas.
Oui, je veux
Bonjour,
Qu’avez-vous répondu à la question « Pourquoi recruter un.e français.e plutôt qu’un.e américain.e ? »
Je vous remercie,