En parallèle de la recherche de fonds, la réalisation du business plan est une étape cruciale. Sans celle-ci, difficile de séduire que ce soit à la fois, les investisseurs pour lever plus de $100 000 USD nécessaires pour l’obtention du visa E-2, ainsi que l’immigration américaine pour la validation du visa.
Quel format de business plan faut-il remplir pour une demande de visa E-2 ?
L’immigration et les investisseurs requièrent de tous les porteurs de projet, un Business Plan. Concrètement, c’est un document d’une trentaine de pages dans lequel j’ai dû présenter ma société, son but et son développement sur les 5 prochaines années.
- Une partie narrative sur le pourquoi et le but de la société, avec des questions super pointues sur mes fournisseurs, mon plan marketing ou mes projections en ressources humaines.
- Une seconde partie financière avec des chiffres réalistes tirés de mon chiffre d’affaires actuel et d’une étude de marché. Je dois donc détailler mon capital de départ bien sûr, mais aussi un prévisionnel de dépenses.
Quand on rédige un business plan dans le cadre d’une demande de visa, la difficulté est surtout de bien garder en tête qu’il doit convaincre les investisseurs (en leur montrant ce que va leur rapporter sur le long terme, l’argent investi) et l’immigration, qui veut s’assurer que vous allez leur rapporter de l’argent (sous forme de taxes), et que vous allez créer des emplois sur le territoire.
Et des fois, ce n’est pas évident d’allier les 2 en un seul document…
Etape 1 : Elaboration du Mission Statement
Le premier texte sur lequel j’ai dû travailler, c’est mon « mission statement ». C’est le pourquoi et le but de mon entreprise. Être synthétique et convaincante en une page… ce n’est pas si évident que ça. Et ça l’est encore beaucoup moins quand le but est de séduire l’agent de l’Immigration. En gros, il faut démontrer que mon projet ne va pas à l’encontre du gouvernement actuel.
J’ai donc travaillé, retravaillé mon énoncé de mission. Finalement, c’était la première fois que j’écrivais concrètement sur USponsor Me. J’avais l’impression que ce sur quoi je travaillais depuis des mois prenait enfin forme devant mes yeux.
Pour résumer, j’ai expliqué avec des mots simples, la forme qu’allait prendre ma société : un portail qui permettrait aux talents du monde entier de trouver des opportunités professionnelles à l’étranger (d’abord aux US, puis au Canada, en Nouvelle Zélande, en Australie, et en Europe), et un accompagnement proposé aux entreprises américaines (dans un premier temps), pour faciliter le recrutement de ces talents. Ca paraissait pas trop mal, non ?
Etape 2 : La création du Business Plan
Suite aux recommandations de mon avocat, j’ai pris la décision de faire rédiger mon plan d’affaire par Joorney, une société spécialisée dans l’élaboration de business plan pour les demandes de visa E-2 investisseurs.
J’ai commencé par remplir leur questionnaire pour présenter ma société, les produits que j’avais l’intention de développer, la vision que j’avais pour mon entreprise, etc. A partir de ces informations et de nos entretiens, ils se sont occupés de rédiger intégralement le Business Plan. 🙂 J’ai payé 1 650 $ pour la réalisation du Business Plan, et le résultat était vraiment professionnel. Ils se sont occupés de l’étude de marché, et de mes prévisionnels financiers. Ca a aussi été un énorme gain de temps, car une fois le Business Plan rédigé, je n’ai eu à faire que quelques révisions.
Honnêtement, je conseille aux personnes qui n’ont pas l’habitude de rédiger ce type de documents, et surtout qui ne sont pas très à l’aise avec les chiffres, de confier leur Business Plan à une société spécialisée, surtout pour une demande de visa ! (Je ne fais pas d’affiliation avec Joorney)
Etape 3 : Business Plan pour un, Business Plan pour tous
Le plan d’affaire doit satisfaire à la fois, les investisseurs, l’immigration américaine, et moi !
Dans mon cas, les prévisions de Joorney (boite française basée aux USA) étaient moins optimistes que les miennes, et bien trop pessimiste pour le présenter à l’immigration, selon l’avocat.
C’est ici que la tâche se corse… Gros challenge sur un petit conflit culturel ! Comment partir sur des prévisions philosophiques dans le but de séduire l’immigration américaine, sans faire croire non plus monts et merveilles aux investisseurs dans le risque de se faire taper sur les doigts ensuite ? Eh oui, les investisseurs sont Français, et non pas Américains, donc faire croire au miracle, ça marche moins bien.
Moi de même, Française dans l’âme ! Comme c’est la première boite que je fonde, je ne me considère pas encore tout à fait wonderwoman (un petit peu quand même). Pourtant, je suis plutôt du genre optimiste, mais ce n’était pas encore assez apparement. ^^
Dur de placer le curseur au milieu. J’ai alors dû scinder le Business Plan, et en faire 2 différents. Un pour les investisseurs français (les pieds sur terre) avec des chiffres optimistes, les miens (quand même, on ne va pas partir maussade et alarmiste), et un pour l’immigration (American Dream, Yes I Can!) avec des chiffres, je dirais, un peu plus libertins, sur les conseils et orientations des avocats en immigration.
Etape 4 : Le montage du dossier du visa E2 investisseur
Comme diraient les personnes dans mon entourage, je commence à devenir une vraie pro dans les demandes de visa. J’ai obtenu deux types de visas différents avant de faire la demande de celui-ci, donc oui c’est vrai, je commence à en connaitre un petit peu les rouages. Mais chaque nouveau dossier a ses spécificités, et certes, je ne suis plus indifférente aux visas de travail, mais le E2 investisseur n’est pas un visa de travail pour un job en entreprise en tant que salarié… C’est un visa pour investir et s’investir dans une société en tant que « owner », donc rien à voir ! En tout cas, il a été le plus complexe pour moi jusqu’à présent.
Il fallait surtout que je prouve 5 points à l’ambassade, si je voulais que l’agent en immigration valide mon visa :
- je détiens plus de la moitié des parts de ma société ;
- j’ai bien réuni des fonds s’élevant à plus de 100 000 dollars : ce qui est le capital nécessaire pour le développement de la société telle qu’elle est présentée dans le business plan ;
- la société USponsor Me existe déjà, et est opérationnelle : ce que j’ai prouvé en apportant des factures de fournisseurs, etc. ;
- le nombre d’emplois que je m’apprête à créer par année, en démontrant la cohérence de ce chiffre avec l’investissement de départ et le chiffre d’affaires prévisionnel, et avec des locaux pour accueillir cette nouvelle équipe de plusieurs personnes ;
- j’ai l’expérience nécessaire et les épaules assez solides pour être CEO : je ne me contente pas d’avoir une idée d’entreprise et de faire uniquement de l’opérationnel, mais j’ai les compétences pour la mener à bien, en supervisant mes équipes.
Une fois le dossier du visa de 200 pages monté par l’avocat en immigration : c’est le moment fatidique de déposer le dossier à l’ambassade. Suivie d’une attente de 8 semaines pendant lesquelles notre destin et notre avenir aux Etats-Unis en dépend : Tada ! La réponse de l’ambassade au prochain épisode. 🙂
Vous souhaitez vous aussi monter votre entreprise aux Etats-Unis ? Si oui, avez-vous déjà commencé à rédiger votre Business Plan, ou pensé à le confier à un cabinet spécialisé ?
Une réponse sur « Episode 5 Les coulisses du biz et visa E-2 : business plan et dossier immigration »
Super conseils Sarah!!
J’adorerais préparer un dossier comme le tien!
Dans qques années le temps que je réunissent les fonds!