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Emploi pour francophones

Contrat français vs américain, négocier le début et la fin

Les astuces pour négocier son contrat de travail américain, et pour quitter son entreprise française actuelle.

A ce stade, vous êtes à 2 doigts d’obtenir le visa pour partir travailler aux USA… Alors négociez bien !

Comment négocier son contrat de travail américain ?

Vous avez une proposition, félicitations ! Mais attention, vérifiez quelques conditions avant tout. Plus d’informations sur les formalités contrat, salaire et conditions aux USA. Les points à négocier :

Le salaire

dessin comique fille à table signature du contrat hésitation. Sarah avec Nounou-BleuMon employeur m’avait proposé une part fixe et un variable sur objectif. De même pour Maxime, ce doit être courant aux Etats-Unis…

Pour Maxime, la proposition de sa société collait bien à ce qu’il avait demandé suite à son estimation. Par contre de mon côté, c’était moins évident. Comment estimer son salaire américain ? Plus d’informations dans l’article sur l’entretien d’embauche.

Attention : comme en France, c’est le salaire brut qui est négocié, pensez ensuite aux déductions à y apporter comme les impôts et les frais de mutuelle (environ 100 $ par mois).

Si vous n’êtes pas satisfait de la proposition, voici quelques idées d’arguments pour la négociation :

– vos compétences sont celles requises,
– vous connaissez le coût de la vie sur place et la tranche de salaire pour votre profil à New-York,
– vous faites des concessions en changeant de pays !

De cette façon, j’ai pu obtenir une meilleure proposition qu’au départ.

La mutuelle

Est-ce que la société vous propose une mutuelle et avec quel niveau de remboursement ?

Attention : la couverture santé aux USA n’est pas du tout la même qu’en France, pour ne pas dire qu’il n’y en a pas du tout… Et les frais de santé sont très chers. Vous serez couvert selon la mutuelle que vous propose la société.

Si vous n’êtes pas d’accord avec la proposition de mutuelle, usez des arguments comme :

– vous êtes Français, vous avez l’habitude d’avoir une couverture solide,
– vous êtes conscient des frais que peut engendrer la santé aux USA, alors il va falloir le compenser niveau salaire !

Généralement, si vous passez par une entreprise française, elles sont équipées de bonnes mutuelles. Nos sociétés respectives sont même prêtes à rembourser sur note de frais, les frais non pris en charge par la mutuelle.

Le visa

Comme vous le savez déjà, pour pouvoir travailler aux USA, il faut avoir un visa avec permis de travail. La société doit supporter votre visa. Quel est le type de visa qu’ils vous proposent ?

La société de Maxime a essayé de lui obtenir un H1B, mais sans succès, les quotas sont très restreints. Ils se sont ensuite orientés vers un E2 (visa investisseur). Me concernant, j’ai eu le E1.

L’inconvénient de ces 2 visas, c’est qu’ils sont valables seulement pour la société demandeuse. C’est-à-dire que si un jour vous la quittez, vous n’aurez plus la permission de rester aux USA et d’y travailler… ‘Retour à la case départ, ne touchez pas 20 000F’ de Monopoly.

Est-ce que votre société prend en charge les frais du visa ? Comme vous pouvez vous l’imaginer, le visa est loin d’être gratuit…

Maxime et moi n’avons pas eu de problème de ce côté-là, nos entreprises ont financé intégralement.

Vous partez en couple

Est-ce qu’ils proposent un visa et permis de travail pour le conjoint ? C’est possible avec certains visas comme le J1, E1 et E2. Par contre, il faut que vous soyez mariés… Si vous êtes pacsés, ça ne marche pas, seulement le mariage est reconnu aux USA.

Attention : il y a certains visas, comme le H1B, autorisant le conjoint marié de vivre sur le territoire, mais lui interdisant de travailler !

Les congés payés

Eh oui, les Français pensent aux vacances ! Malheureusement aux USA, c’est plutôt 2 semaines de vacances par an en moyenne, mais là encore, tout dépend de l’entreprise. En étant dans une entreprise française, vous avez plus de chance pour en avoir un peu plus. Maxime en a 3, et moi 4.

De même pour les jours fériés, il faut savoir qu’aux USA, il y en a énormément. Mais tous ne sont pas considérés comme fériés par les entreprises, c’est elles qui les fixent. Nous n’avons pas les mêmes, Maxime et moi, c’est très bizarre ! Mais au total, nous en avons environ 8 par an.

La déclaration des impôts

Votre employeur peut, ou pas, vous offrir l’aide d’un conseiller, chaque année, lors de la déclaration des impôts. Ça semble anodin comme ça, mais il faut compter quand même 1 000 $ (voir 2 000 $ si vous vous y prenez tard), pour faire appel à un expert.

Et croyez moi, vous aurez besoin d’être conseillé, surtout si vous avez une situation compliquée comme : avoir un compte spécial (assurance-vie par exemple) en France, être propriétaire, avoir des parts de marché dans une société, avoir des enfants, etc…

Ma société m’offre ce service, mais pas celle de Maxime. Il faut savoir que si vous êtes mariés, vous pouvez prétendre à une rendez-vous seulement pour les 2 personnes, le prix est le même. Comme nous ne le sommes pas, Maxime a besoin de faire appel à ce service de son côté, à ses frais.

Avantages divers

La société peut offrir d’autres avantages…

Par exemple : Billets d’avion pris en charge pour venir jusqu’ici, prime d’emménagement, prix préférentiels sur les transports en commun…

Hors entreprise, il existe des astuces pour augmenter son pouvoir d’achat, comme le cash back de la carte de crédit, les cours de danse / fitness gratuits, des cours d’anglais à 20 $ pour 1 mois…

Date de début

Nous avions défini la date du début de nos nouveaux contrats entre 3 et 4 mois après nos engagements. Ce qui correspondait à la durée de préavis dans nos anciennes sociétés. J’avais pris 1 mois de pause entre les 2 contrats, pour avoir le temps de préparer le grand départ (ne pas sous-estimer le temps de préparation, surtout si vous êtes propriétaire !). Et Maxime avait pris 2 semaines, mais il a passé 3 mois à Paris avant de s’envoler.

Particularités du contrat américain

vous êtes embauché en anglais you're hiredFélicitation ! Si vous arrivez jusqu’ici, c’est que vous avez une offre de votre nouvel employeur qui vous semble parfaite.

Maxime et moi avons eu un contrat américain. Le mien se résume à une page seulement, se présentant sous la forme d’une lettre, autrement dit “employee’s letter”. Pour nous, Français, ça peut nous paraître un peu effrayant de ne pas avoir une tonne de blabla à signer. Mais sur cette unique page, j’ai le principal, c’est-à-dire : la position, le titre, le salaire, les primes, les avantages, les congés payés, la couverture mutuelle, la date de début, le visa supporté et la signature des 2 parties. Quoi de plus à avoir besoin ? Vous signez et vous êtes engagés !

Il faut savoir qu’avec un contrat américain, il est possible de se faire virer du jour au lendemain, sans motif particulier. Et vice versa, si vous ne vous plaisez plus dans votre société, vous pouvez partir, dès le jour même, sans donner de raisons… Bon, c’est un peu plus compliqué pour les immigrés comme nous, parce qu’en faisant ça, nous n’avons plus de visas pour rester aux Etats-Unis, donc retour à la case départ ! C’est pour cela qu’il est bien d’essayer de négocier une rupture conventionnelle, pour pouvoir toucher les allocations chômages au cas où il y aurait un retour en France d’urgence…


Fête de Saint Patrick fête Saint PatrickAprès cet épisode, nous étions un peu dans un état second… Dur de s’imaginer que ça nous arrive ! Signer le début d’une longue aventure…

Nous avons fêté nos embauches, mais peut-être pas autant que nous aurions dû… Nous en avions parlé à très peu de gens, de peur que ça revienne aux oreilles de nos employeurs actuels. Comment annoncer la nouvelle ?

Parce qu’à ce moment-là, nous étions encore sous contrat français ! Parlons-en justement… N’allez pas directement l’annoncer à votre patron, pensez d’abord à la façon dont vous allez vous y prendre, c’est important.

Plusieurs façons de quitter une entreprise sainement

  • Soit vous démissionnez avec un préavis de 3 mois négociable

dessin comique, entretien pour une démissionC’est la solution la plus simple pour quitter une entreprise. Il suffit de remettre en main propre à votre employeur votre lettre de démission (ou bien lui envoyé en recommandé). Il ne pourra pas vous en empêcher et vous pourrez peut-être négocier pour partir avant les 3 mois de préavis, tout dépend de votre poste. Par contre, il ne faudra pas espérer une prime de départ et ça ne vous ouvre pas les droits Pôle Emploi.

C’est plus difficile, mais faisable, et ça reste la meilleure solution. D’une part parce que vous bénéficiez d’une prime de rupture (prime fixe + prime négociable) qui peut vous être utile pour votre déménagement par exemple. Et d’autre part, ça vous ouvre les droits Pôle Emploi (au cas où vous perdez votre emploi aux USA, et que vous devez revenir en France).

Donc c’est ce que j’ai commencé par faire ! Pourquoi ne pas tenter, ça ne coûte rien ! Surtout que mon entreprise rencontrait des difficultés, j’avais des baisses de charge, c’était donc le moment de jouer la carte rupture conventionnelle. Pour la négocier, je m’y suis préparée, bien sûr. J’ai essayé de faire paraître ma demande comme un avantage pour l’employeur. Donc ne lui exposez pas tout de suite votre projet que vous êtes sur le point de réaliser…

Pour ceci, j’ai :

  • préparé mes arguments,
  • demandé à voir mon employeur dans le but de faire un point sur ma position.

Comment négocier une rupture conventionnelle ?

rupture contratCommencez par aborder le sujet en rappelant les difficultés du marché actuel ainsi que ma baisse de charge au sein de l’entreprise : j’en étais consciente depuis quelque temps, et avec une réorganisation des postes, il n’a surement pas besoin d’autant de personnel. C’était donc l’occasion de mettre fin à mon contrat de travail à l’amiable : rupture conventionnelle.

Rassurez votre employeur sur le fait que vous avez un projet pour votre carrière future et que c’est le bon moment pour le mettre en œuvre face à ce problème économique. Je lui ai donc parlé de mes envies de partir à l’étranger, sans forcément lui préciser mon contrat américain.

Lors de l’entretien, mon boss n’était pas très pour, accusant le coup de la nouvelle. « Ce n’est pas la politique de l’entreprise de faire des ruptures » m’a-t-il dit. Je lui avais alors envoyé un e-mail récapitulatif de tous les avantages de la rupture pour eux. Suite à ça, je n’ai pas eu trop de nouvelles pendant plus de 2 semaines, j’ai cru que je n’avais pas réussi… Mais au final, la RH m’a convoqué pour me dire qu’ils acceptaient ma demande à une condition ; que je quitte la société un mois avant moyennant une prime de départ. J’avais réussi à négocier ma rupture !

Il faut compter 6 semaines de procédure pour la rupture avant de quitter la société… Dès mon premier jour, je me suis inscrite à Pôle emploi. J’ai pu au moins bénéficier du chômage pendant ma courte période en France. Mais le principal est que maintenant, je suis éligible et peux rouvrir mes droits à n’importe quel moment dans les 3 ans à venir. C’est une sécurité non-négligeable si je perds mon poste ici, dont le visa, sachant que sous contrat américain, nous pouvons être virés du jour au lendemain…

Attention : pour stopper le versement de l’allocation chômage, il faut prévenir Pôle Emploi que vous démarrez une activité à l’étranger, ils ne peuvent pas le deviner.

Et vous, que pensez-vous du contrat américain ?
Je vous souhaite bon courage et bonne réussite dans votre négociation !

Par Sarah

Expatriée aux USA, je suis consultante, et blogueuse reporter.

Ce blog relate mon retour d'expérience à l'étranger : en étant étudiante, à l'issue d'un stage et dans la vie professionnelle.

J'espère qu'il vous sera utile !

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